L’Amazonie en Équateur, appelé Oriente, possède une faune et une flore d’une extraordinaire richesse. Poumon vert de notre planète je rêvais d’explorer la forêt amazonienne depuis de nombreuses années. L’Équateur est l’un des pays qui offre l’accès le plus facile à toute cette nature, ce voyage était donc l’occasion idéal. Nous avons choisi de passer 4 jours dans la réserve Cuyabeno, une forêt équatoriale périodiquement inondée située dans le nord-est de l’Équateur (à la frontière Colombie / Pérou).
Comment choisir son séjour Amazonie en Équateur (Oriente) ?
En préparant ce voyage j’ai longuement cherché dans quel coin d’Amazonie partir pour un séjour en forêt, et après avoir fait pas mal de recherches il s’est dégagé deux types de séjours différents :
- Le premier est axé sur le tourisme communautaire et la découverte des cultures autochtones. Il s’agit de partager le quotidien d’une communauté indienne, on trouve plutôt ce type de circuit dans le sud de l’Oriente au départ de Puyo et Tena.
- Le deuxième est les séjours dans des réserves ou parcs où l’on a plus de chance d’observer des animaux sauvages. Ici on dort dans des lodges implantées au cœur de la forêt et non dans un village indien. Ces séjours sont accessibles au départ de Coca et Lago Agrio.
Préférant l’observation des animaux, j’ai donc opté pour cette 2ème solution et commencé à chercher des lodges proposant ce type de prestations. Il y a de toute façon dans les séjours au cœur des réserves un passage dans une communauté indienne afin de découvrir un peu leur culture. La règle étant que plus on s’éloigne des routes et de la civilisation et plus on aura de chance de voir des animaux, il faut donc opter pour un séjour d’au moins 4 jours pour aller assez loin en forêt.
Quels sites d’Amazonie pour observer les animaux
En fonction de votre budget il existe plusieurs types de lodges. Le tourisme haut de gamme étant principalement installé sur le cours inférieur du Rio Napo (au départ de Coca), nous avons opté pour le Rio Cuyabeno (au départ de Lago Agrio). La réserve Cuyabeno est réputée pour ses nombreux lacs et marais recélant des espèces aquatiques telles que le dauphins d’eau douce, lamantins, caïmans et anacondas. Les singes et oiseaux abondent également et avec un peu de chance on peut même croiser tapirs, pécaris, agoutis et divers félins.
Notre choix : le Jamu Lodge dans la réserve Cuyabeno
La Cuyabeno Lodge avait de bons retours sur internet et dans les guides, mais un peu cher pour notre bourse. Nous avons donc opté pour un lodge situé non loin dans la réserve Cuyabeno, moins onéreux et tout aussi bien : le Jamu Lodge.
Le séjour de 4 jours / 3 nuits est vendu 230 $ par personne (tarif lors de notre séjour à Cuyabeno en 2013). Pour notre part nous avons finalement été invité par l’agence avec laquelle Émilie travaille en Équateur. Nous avons juste payer les billets d’avion Quito – Lago Agrio : 92 € A/R par personne sur la TAME (billets achetés en France avant de partir). On peut également aller à Lago Agrio en bus (compter 7-8 heures).
Passer impérativement par une agence
Oubliez l’idée d’aller randonner seul dans la forêt amazonienne et dans la réserve Cuyabeno, il faut impérativement passer par une agence. Si vous n’avez pas réservé à l’avance, le mieux est de le faire à partir de Quito, il y a pas mal d’offres. Il faudra ensuite vous rendre par vos propres moyens vers la ville de départ du circuit, le plus souvent Lago Agrio, Coca, Tena ou Misahualli.
Vol de Quito vers l’Amazonie
Notre vol pour Lago Agrio prévu à 9h15 est retardé à 9h40 (vérifier les horaires et réserver). Arrivée au tout petit aéroport de Lago Agrio, notre guide Miguel nous attend. Un minibus nous amène en 2 heures de route au poste des gardes de la Reserva Produccion Faunistica Cuyabeno (réserve Cuyabeno). A partir d’ici la suite du trajet s’effectue uniquement en pirogue car il n’y a plus de route.
Avant de partir nous prenons un repas froid (poulet + légumes) dans un petit resto en bois au point de départ de la rivière (repas compris dans le forfait). Il y a une petite supérette pour faire quelques achats de première nécessité avant de partir car sur place il est impossible d’acheter quoi que ce soit.
Réserve Cuyabeno
Notre camp de base pour 3 nuits : le Jamu Lodge
Départ en pirogue à 13h45, les sacs à dos et le ravitaillement pour le lodge sont mis à l’arrière sous une bâche. Nous arrivons au Jamu Lodge à 16h30 mais en chemin nous avons fait des pauses pour voir des animaux (nous avons notamment aperçu notre premier dauphin rose) et le guide a donné des explications sur la forêt. Pour le temps de trajet comptez 1h45 sans les arrêts (temps que nous avons mis au retour).
Le guide nous présente le déroulement des journées au lodge, le petit déjeuner est à 8h, le déjeuner vers 13h et le diner à 19h. Il n’y a pas d’électricité sur place, juste un générateur pour avoir une heure de courant le matin afin de charger les batteries d’appareils photos ou autres. Le lodge tout en bois est bien intégré dans la forêt, il comporte 15 chambres.
L’éclairage dans les chambres se fait à la bougie, il y a des socles en métal fixés aux murs de la chambre et de la salle de bain afin de poser les chandelles. La chambre et la salle de bain sont assez spacieuses, tout est en bois et donnant sur l’extérieur. Il y a juste des petits rideaux mais aucune fenêtre, on est en pleine forêt. Heureusement pour dormir il y a des moustiquaires, car rien n’empêche les animaux de rentrer malgré que l’on soit à 5 mètres du sol. C’est comme ça que l’on a rencontré une mygale et un cafard géant dans notre chambre !
Il n’y a que de l’eau froide à la douche, il y a bien une arrivée d’eau chaude mais rien ne coule, cela est peut être du au fait que les panneaux solaires sont en maintenance.
En fin d’après-midi nous prenons la pirogue direction la « laguna grande » afin de nous baigner et voir le coucher du soleil au cœur de la réserve Cuyabeno. D’après le guide, nous pouvons nager sans problème dans les fleuves en Amazonie à partir du moment où nous n’avons pas pied car les piranhas vivent en eaux peu profondes. Quand aux caïmans, ils préfèrent rester sur les rivages au bord de la lagune. Un petit bain rafraichissant avec cette chaleur fait le plus grand bien !
Au menu du diner une soupe puis de la viande accompagnée de riz et de potatoes, et en dessert une spécialité à base de fruit et de cannelle. Très bon repas, nous avons même eu droit à un gâteau car il y a un couple en voyage de noce.
La nuit il y a du bruit dans la forêt mais cela s’amplifie dés le lever du jour, vous serez donc fatalement réveillé par les animaux. Les nuits sont heureusement plus fraiches que les journées assez chaudes et humides.
Jour 2 : randonnée et night walk dans la réserve Cuyabeno
Le petit déjeuner est composé de pain grillé, de confiture et d’un plat salé. Le thé, le café et l’eau purifiée sont disponibles 24/24h.
Durant notre séjour en Amazonie, le guide nous a attribué une paire de bottes en caoutchouc que l’on utilisera à chaque sortie, ici il y a de la boue partout et il vaut mieux laisser ses chaussures de randonnée dans le sac.
Nous partons à 9h pour une petite randonnée sur le sentier « sendero al saladero » situé non loin de la laguna grande au cœur de la réserve Cuyabeno. Le guide nous explique pas mal de choses sur la foret et ses arbres mais nous ne verrons pas d’animaux, la sortie n’est pas axée là dessus.
La rando était plutôt une balade, il n’y a aucune difficulté sur le parcours et ce chemin (très boueux) sert uniquement à la découverte de la forêt. Il faut juste faire attention à ne pas glisser lors des traversées sur les rondins de bois.
Avant de rentrer au Jamu Lodge, on se baigne 5 minutes dans la lagune pour se rafraichir un peu. Nous enchaînons avec le repas à 13h30, là encore rien à redire, c’est chouette d’avoir de bonnes choses à manger en plein milieu de la forêt. Après-midi libre, il y a plusieurs hamacs juste au dessus du bar pour se prélasser avec un bouquin ou dormir un peu.
A 17h nous partons en pirogue afin d’observer des oiseaux mais nous n’avons quasiment rien vu. La pirogue à moteur ne s’arrête pas souvent, on voit juste passer quelques oiseaux, c’est dommage car nous avons croisé plusieurs martins pêcheurs. On se consolera avec les fameux dauphins roses d’eau douce que nous avons observer à plusieurs reprises.
Dans les programmes des agences, il est indiqué la pêche au piranhas comme activité, faut savoir qu’elle est interdite pour le moment car il n’y en a plus beaucoup dans la rivière. De toute façon cette activité n’emballait pas Émilie, donc ça l’arrange. Nous finissons comme hier par le coucher de soleil et la baignade dans la lagune.
A la nuit tombée (vers les 18h-18h30), la pirogue nous dépose un peu avant notre hébergement au départ d’un sentier pour le « night walk ». Cette randonnée de nuit se fait sur un sentier facile d’environ 800 m où l’on cherche de petites bêtes nocturnes. Là encore pas grand chose à se mettre sous la dent à part une grenouille et une araignée scorpion, mais dans le noir complet avec une lampe de poche il n’est pas évident de voir les animaux.
Nous avions comme référence les forêts tropicales du Costa Rica comme Tortuguero surnommé la petite Amazonie, et il est clair que nous avons vu beaucoup moins d’animaux en Amazonie qu’au Costa Rica. Dans l’immensité de la forêt amazonienne il est beaucoup plus difficile de les observer.
Jour 3 : communauté Siona
Après 2 belles journées ensoleillées (et très chaudes), ce matin le ciel est complétement voilé et il fait plus frais. Nous partons en pirogue pour le village indien de la communauté Siona. Avant d’arriver au village on s’arrête sur une berge pour une petite randonnée à travers la forêt. Toujours pas d’animaux à l’horizon à part deux grenouilles, nous avons essuyer une petite averse mais qui n’a pas duré longtemps.
Nous arrivons au village Siona, il y a également 2 autres groupes en visite dans cette communauté. L’un des guides est d’ailleurs le fils d’une famille de ce village.
Nous allons fabriquer du pain au manioc (pan de yuca). On commence par râper le yuca chacun son tour, puis la bouillie obtenue est mise dans de grandes nattes en feuilles afin de la presser pour en extraire l’eau. Le résidu est tamisé pour en faire une sorte de farine qui est directement étalée et cuite sur une grande plaque posée sur un feu de bois. Le résultat est un genre de tortilla de manioc, pas mauvais mais ça manque d’un peu de sel ou d’une garniture.
Nous goûtons également à la « chicha », une boisson très nutritive consommée par les indiens. J’avais juste oublié qu’elle était fabriquée par mastication par les femmes du village. Son goût dépend de la femme qui l’a fabriqué car les bactéries contenues dans la salive différent d’un individu à l’autre … bon appetit ! Le jus de canne à sucre fermenté qui a le gout de vin sucré est meilleur que la chicha.
Nous rencontrons ensuite le chaman du village qui nous fait une démonstration de la manière dont il soigne les malades. Les indiens n’hésitent pas à venir de loin pour rencontrer le chaman qui un rôle très important au sein de la communauté.
Notre guide Miguel et le guide originaire du village buvant la chicha
Pour la visite dans le village indien, il faut donner 3 $ au chaman et 3 $ pour la confection du pain par personne. Cela peut paraître étrange et touristique mais c’est leur seul moyen de gagner un peu d’argent, pour ensuite se payer de l’essence pour le moteur de la pirogue par exemple.
Retour au Jamu Lodge à 15h. Après un peu de repos, nous partons nous baigner à la lagune et admirer le coucher de soleil qui est magnifique ce soir avec les nuages. En chemin nous croisons quelques singes écureuils.
Dés que le soleil a disparu nous remontons sur la pirogue à la recherche des caïmans. Nous en avons vu un seul mais impossible de le prendre en photo vu le peu de lumière. Ils se cachent au bord de la lagune dans les racines des arbres, il n’y a pas de soucis quand on se baigne en plein milieu.
Retour au lodge pour le diner puis nous buvons tous ensemble des bières et caïpirinha (2,50 $) avec le groupe qui est super sympa. De retour à notre chambre nous ferons connaissance avec un sympathique cafard géant !
Jour 4 : observation des oiseaux de la réserve Cuyabeno et retour
Réveil très matinal car nous partons en pirogue à 5h30 pour voir le lever de soleil et observer les oiseaux qui sont bien plus actifs le matin tôt. Le problème c’est que le moteur de la pirogue ne veut pas démarrer, nous changeons d’embarcation et c’est à la rame que nous naviguerons. Évidemment ça avance beaucoup moins vite (surtout quand il y en a 3 sur 10 qui rament) et nous n’arriverons pas à la lagune pour le lever du soleil. De toute façon c’est trop nuageux ce matin et on ne voit même pas le soleil.
Nous n’avons quasiment pas vu d’oiseaux pendant cette balade mais on se console avec le hoatzin, considéré comme l’oiseau moderne le plus ancien encore existant (plus de 18 millions d’années).
Il est temps de faire nos adieux à l’équipe du lodge et à notre guide qui reste ici. Pour le pourboire nous avons donné 10 $ par personne pour la cuisine et 10 $ par personne pour notre guide Miguel. C’est vraiment un excellent guide, super sympa et jovial. Il est pour beaucoup dans la réussite de notre séjour.
Nous quittons le lodge à 9h30, nous voyons plus d’oiseaux en chemin que lors du birdwatching de ce matin (des martins pêcheurs notamment), mais cette fois-ci on ne s’arrête pas, on est juste avec le piroguier. Nous essuyons une petite pluie fine pendant une dizaine de minutes mais on est loin des trombes d’eau qu’il peut tomber dans la forêt amazonienne. Nous avons eu 4 jours avec une météo favorable même si les deux derniers ont été plus nuageux. Septembre est un bonne période pour visiter l’Oriente.
Nous arrivons à 11h15 à l’entrée de la réserve Cuyabeno et donnons avant de le quitter 5 $ par personne de pourboire au conducteur de la pirogue qui nous a accompagné durant ces 4 jours.
Nous cassons la croûte avec le panier repas que nous a préparé le cuisinier du lodge (pâtes bolognaises) puis une navette nous amène jusqu’à l’aéroport. L’aéroport de Lago Agrio est complétement désert quand nous arrivons, il n’y a personne au guichet de la TAME (le vol n’est qu’à 17h), pas un seul commerce, juste une salle d’attente. L’aéroport est assez récent, à part les personnes qui travaillent dans les compagnies pétrolières de Lago Agrio, peu de monde à l’air de passer par ici. Pour info, le vrai nom de la ville est Nueva Loja, mais tout le monde l’appelle par son surnom Lago Agrio.
Retour sur Quito pour passer la nuit avant de repartir en direction de Latacunga.
2 commentaires
Bonjour, avec quelle agence avez vous « réservé » ce séjour au Jamu lodge svp? Je viens de regarder sur Booking pour décembre et les pris sont de 460$ par personne pour 3 nuits soit le double… Merci d’avance.
Bonjour, mon voyage dans la réserve de Cuyabeno date de 2013. Les prix ont augmentés en 10 ans.