Nous quittons notre hôtel pour rejoindre l’aéroport de Katmandou. Cette étape de notre voyage au Tibet (réalisé avec l’agence Terres d’Aventure) doit nous amener jusqu’au monastère de Samye. Après avoir payé la taxe d’aéroport (attention à la régler avant de prendre votre carte d’embarquement) nous récupérons nos cartes d’embarquement. On s’aperçoit que la compagnie Air China nous a remis une place en classe affaire alors que toutes les autres sont en classe économique. Personne ne voulant de cette place, le groupe décide de la laisser au plus jeune et c’est donc moi qui voyagerai pour la 1ère fois de ma vie en classe affaire.
L’avion, comme souvent à Katmandou, arrive avec du retard. Avant de monter, les bagages sont tous déposés sur le tarmac de l’aéroport afin de les contrôler une dernière fois en compagnie de la police locale, et ce pour être sûr qu’ils soient bien embarqués dans l’avion (c’est la 1ère fois que je vois un tel procédé).
Le vol se déroule parfaitement et j’apprécie ma place d’où j’observe le magnifique panorama de la chaine himalayenne.
Tsethang
Nous voilà en à peine 1h de vol, passé de 1 350 m d’altitude à 3 600 m en arrivant à l’aéroport de Gongkar desservant le Tibet Central dans la vallée du Yarlung Tsangpo. Une fois passé toutes les formalités chinoises à la douane, nous faisons la connaissance de notre guide, Kesang, qui nous accompagnera au Tibet.
Il nous emmène en minibus vers notre 1ère destination, Tsethang, une ville « chinoise » avec ses grandes avenues et ses magasins cliquants qui se trouve à 80 km au sud-est de Lhassa (175 km par la route). L’hôtel de type chinois est à l’image de la ville, on y retrouve pas mal de touristes. Après avoir déposés nos bagages, nous partons visiter notre 1er monastère d’une longue série : le Yumbulhakhang.
Ce palais forteresse situé à une quinzaine de kilomètres de Tsethang sur la rive sud du fleuve Yarlung Tsangpo se dresse au sommet d’une crête rocheuse.
Selon la tradition, le Yumbulhakhang serait l’un des plus anciens édifices du Tibet. Sa fondation serait ainsi datée du règne du 1er roi mythique Nyatri Tsenpo, auquel ce château aurait été destiné (en 127 av J.C). Il prit sa forme définitive au XVIIème siècle, sous le règne du 5ème Dalaï Lama. Les bâtiments visibles aujourd’hui ont été reconstruits en 1982 (le temple a été totalement détruit pendant la révolution culturelle)
On débute la montée vers cette forteresse (une centaine de mètres à pied) et l’on se rend vite compte que l’on est maintenant à 3 400 mètres d’altitude. Le pas se fait lent et la respiration rapide, il va falloir s’acclimater. Les salles sont assez sombres (la nuit commence à tomber ce qui n’arrange pas les choses) et nous pouvons observer au milieu des odeurs de lampe à beurre les représentations, entre autres, de Manjushri, Tsongkhapa, Shakyamuni, Avalokiteshvara et Padmasambhava. Nous revenons à notre hôtel pour prendre le diner autour d’un buffet.
Monastère de Samye
Le lendemain nous rejoignons en minibus l’embarcadère d’où nous prenons le bac en direction du monastère de Samye. L’accès direct en voiture est impossible car le monastère se trouve sur la rive nord du Yarlung tsangpo (Brahmapoutre). La traversée dure plus d’une heure à l’aller contre à peu près 2 fois moins au retour à cause des courants. Il faut également éviter les bancs de sables, et malheureusement on s’est retrouvé bloqué dans le sable. Il en faut un peu plus pour impressionner notre « capitaine » qui sort sa branche d’arbre et se transforme alors en gondolier pour nous sortir de là.
Des chauffeurs de 4×4 pour les touristes et de camions ou bus pour les pèlerins permettent ensuite de faire les 8 derniers kilomètres qui nous séparent encore du monastère, moyennant quelques yuans.
A peine arrivé au monastère, 2 moines situés sur le toit d’un des temples se mettent à jouer de cette longue trompette tibétaine ; le son produit est vraiment magnifique et nous plonge tout de suite dans l’atmosphère des lieux.
Le monastère de Samye fut le premier monastère bouddhique, construit entre 775 et 779 à l’initiative du roi Trisong Detsen, le second roi religieux du Tibet, avec l’aide de Padmasambhava.
D’après la légende, des démons démolissaient chaque nuit l’ouvrage réalisé au cours de la journée. Non seulement Padmasambhava réussit à les arrêter, mais il parvint même à les transformer en serviteurs dociles qui achevèrent l’édifice en quelques jours.
Le monastère de Samye est conçu selon le plan d’un mandala. Au quatre coins du temple central se dressent quatre chortens de couleurs différentes (noir, rouge, blanc et vert) qui représentent les 4 points cardinaux.
La cloche en bronze située à l’entrée fait partie des derniers vestiges datant de l’époque de la dynastie Yarlung (photo 4).
Après la visite du monastère de Samye, nous prenons notre pique nique non loin du temple central. A peine assis des enfants et personnes âgées se sont rapprochés de nous en espérant partager notre déjeuner, ce que je fais en leur offrant quelques morceaux de mon panier repas.
Le soleil tape à cette altitude, le chapeau et la crème solaire ne sont pas superflues, on attrape très vite un coup de soleil. Juste avant de repartir on assiste à un spectacle de danses tibétaines en l’honneur des touristes arrivés par le 1er vol de la nouvelle ligne Singapour – Lhassa.
Nous repartons par le bac en retrouvant notre « capitaine » complétement trempé. Apparemment il a du tomber à l’eau, voilà qui nous rassure pas trop pour le retour. Finalement la traversée se passe sans encombre et nous reprenons notre minibus en direction de la capitale du Tibet : Lhassa.
La route qui mène à Lhassa ressemble plus à une autoroute et on emprunte même un tunnel tout récent qui permet de raccourcir le chemin en venant de l’aéroport de Gonkgar. Lhassa n’est plus la ville qui était si difficile d’accès jadis.
Nous logerons pour 3 nuits au Mandala Hotel, situé sur le barkor dans la vieille ville.
Avant d’aller manger au restaurant de l’hôtel (délicieux au passage) je vais faire un petit tour sur le barkor pour m’imprégner de l’atmosphère. Attention à tourner dans le sens des aiguilles d’une montre comme tous les bouddhistes (seuls les « Bôn » tournent dans l’autre sens) et à faire un nombre impair de tour (1 ou 3 par exemple mais pas 2).